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 Ev-Dragon >> Forum >> Histoire du Jeu en Temps Réel ! >> La Caravane d'Idielle

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Dragon blanc
 Le 19/08/2015 à 20:15:23 
La Caravane d'Idielle


Jour 1: Isilya de la cinquième semaine de Nénimë, an 7.

Ici, Siegfried DeRefras, voilà une semaine que j'ai quitté l'institut où j'étudiais l'histoire d'Atsami et son économie, pour rejoindre la Capitale. A vrai dire, ces sujets ne m'intéressent pas outre mesure. Et si j'avais eu le choix, je me serais tourné vers les longs voyages d'exploration, les dragons et même les guildes. Mais voilà, mes parents en avaient décidé autrement. Quoiqu'il en soit, ce journal n'est pas l'histoire de ma vie, mais le récit de mon premier voyage. La traversée des sous terrains d'Atsami.
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Je passai les grandes portes de la Capitale avec les rumeurs d'une appréhension grandissante au creux du ventre. Je commençais à marcher le long du grand chemin dallée, raffermissant ma prise sur mon seul bagage pendant lourdement à mon épaule tandis que j'observais les étalages, les diverses habitations et la foule. Des racoleuses très légèrement vêtue s'approchèrent, ayant sûrement repéré en moi un client potentiel. Déjà je m'apprêtais à les repousser avec politesse quand par manque d'attention, je me fis bousculer par un homme qui empestait l'alcool à plein nez alors que le soleil ne s'était pas encore montré. Il me regarda d'un air mauvais, fit mine de lever son poing dans ma direction, puis la seconde d'après le rabaissa maugréant dans sa barbe broussailleuse et partit dans la direction opposée, m'abreuvant tout de même d'un flot de jurons. *Ivrogne* soupirai-je. Je remontai mes lunettes sur mon nez et continuai mon chemin.

Enfin, j'arrivai à la place de la Capitale. Comme prévu, le centre de celle ci était réservé aux étalages de fortune et à la trentaine de chariots du convois qui parcourraient sous peu pas moins de six plans! (Si on comptait la surface et le cinquième souterrain). Zigzaguant entre les simples badauds et les voyageurs, j'entrepris de trouver le chef du convois. Je me l'imaginais comme terrifiant pour tout avouer. Tenant un peu du pirate et de l'ivrogne de plus tôt, avec une grosse voix qui portait et devant laquelle on ne discutait pas.
Comme je me trompais...
- Je cherche le chef du convois. Où puis je le trouver? Demandais-je à une femme forte, occupée à serrer les sangles qui retenaient la bâche d'un chariot.
- J'ai du travail moi ! Avine ! Aviiine !! Amène le à Idielle !

Idielle? Quel homme s'appelait de la sorte?
- Il doit y avoir une erreur, je parlais...

Une main se posa sur mon bras alors que je tentais de rappeler la femme. Je me retournai alors sur une fillette d'une dizaine de cycles sûrement. De longues bouclettes blondes lui tombait dans le dos. Elle me sourit, ses iris marrons accentuant l'innocence de son âge.

- Ma mère n'aime pas qu'on la dérange pendant qu'elle travaille. Elle est la chef des commis, mais elle s'occupe d'autres choses à côté, donc elle est très occupée. Je suis Avine, suis moi. Je vais te montrer où est Idielle.
- C'est le chef du convois que je cherche.
Elle se moqua, riant comme si j'avais dit une sottise « grosse comme le palais draconnique » comme elle me le raconta plus tard.
- A ton avis, pourquoi tout le monde appelle ce convois La Caravane d'Idielle? Finit-elle par dire avant de me prendre la main et de courir.

Évitant les obstacles avec une facilité déconcertante, elle me mena à l'entrée d'une taverne. Sa petite main hésita avant de se poser sur la porte et de la pousser. Probablement à cause de son age, pensai-je sur le moment. Elle parcouru la salle sombre des yeux, puis se précipita à la table du fond où un groupe de personnes discutait avec le plus grand sérieux. Je m'approchai de la table, prenant une grande inspiration.

- Avine? Ce n'est pas un endroit pour les jeunes filles. Dit la seule femme du groupe.
- C'est que... Ma mère m'a dit de te l'amener Dame Idielle.

La dénommée Idielle, ainsi que le reste du groupe posèrent leur regard sur moi et Avine repartit aussi vite qu'elle était arrivée. La chef du convois s'adressa au groupe d'homme.

- Nous ferons donc comme ça. Puisse la déesse nous protéger de tout autre imprévu. La caravane partira lorsque le soleil se sera montré. Tous devraient déjà être prêts. Si ce n'est pas le cas, portez secours aux derniers retardataires.

Ils acquiescèrent, se levèrent tous dans des tintements métalliques et quittèrent la taverne. J'étais seul face à Idielle.
__________________________________

Ah... J'entends la cloche qui sonne le diner. Bien que j'aimerais en dire plus sur ma rencontre avec la chef du convois. Ma'vina (la mère de la jeune Avine) me le ferait regretter si lors de mon premier jour en tant que commis, je ne me montrais pas sur le champ.

***


Jour 4: Elenya de la première semaine de Súlimë, an 7.

Déjà le quatrième jour. Je ne pensais pas qu'on traverserait si vite la Surface. J'imagine que ça n'a été possible que grâce à la fonte des neiges. Idielle avait vraiment tout calculé. Le convois s'est arrêté dans deux villes aux alentours de l'escalier. Nous y avons récupéré d'autres marchandises et ce matin nous avons repris la route. Il y a quelques heures, la Caravane a passé l'escalier qui mène au premier sous-terrain. Le rumeur du vent qui s'engouffrait à travers l'entrée de l'escalier était vraiment insupportable. Bien sûr je ne m'étais jamais approché si près d'un escalier donc je devais surement être plus surpris que les autres. D'ailleurs... Le premier sous-terrain ! Je devrais me réserver un peu de temps pour sa description! Le soleil s'est déjà couché à la Surface cependant, plus tôt on pouvait apercevoir les faibles rayons qui perçaient à travers les fissures du plafond. Dur de penser que le sol de la surface est un tel gruyère, on ne s'en rend vraiment compte que quand on est en dessous. Mais je dois encore raconter ce qui s'est passé avec Idielle quelques jours plus tôt.
_____________

- Je m'appelle Siegfried DeRefras. Et je souhaite rejoindre votre convois. Lui dis-je.

Elle posa ses yeux d'un bleu profond sur moi et pendant quelques minutes j'eus l'impression que mon esprit se faisait profaner. J'eus vite fait de regretter ma confiance et passai nerveusement ma main sur mes cheveux roux.

- La traversée des sous-sols n'est pas une promenade de santé, si tu nous rejoins tu devras te rendre utile comme tout le monde et obéir aux ordres. En dessous, le convois devra faire face à des créatures bien plus féroces que les loups, les tigres ou même les dinosaures. Et je ne parle pas des dragonniers. Une fois passée l'escalier tu n'auras plus la chance de retourner sur tes pas. Sachant tout ça, veux tu vraiment nous rejoindre? Finit-elle par dire.
- Oui, toujours. Répondis-je sans la moindre hésitation.

Ça parut lui plaire car, je vis un mince sourire étirer ses lèvres alors qu'elle répondait:

- Nous partons dans quelques heures, paie ce que tu dois à l'intendant et rends toi près de Ma'vina, tu seras commis à ses ordres. Sans plus de mots, elle se leva de sa chaise avec plus de délicatesse qu'une personne marchant sur des œufs, et elle quitta la taverne causant un énorme vide dans ma poitrine. Etait-elle vraiment... Humaine?

Enfin, voilà comment je me retrouvai assistant du cuisinier. Bien que n'ayant jamais préparé un repas de ma vie. Remarque c'était soit ça, soit écuyer au service des Veilleurs comme toutes les personnes du convois les appelaient. Et là encore, je ne suis pas très doué avec une arme en main.

Je partageais donc le chariot de Ma'vina et de sa fille. Cette dernière pendant nos heures de pause se chargeait de me « mettre au parfum ». Aujourd'hui j'ai donc appris que la traversée des souterrains d'Atsami était une grande première pour la Caravane d'Idielle qui se contentait d'habitude de faire la navette entre des villes lointaines de la Surface. Le trajet devait duré un mois, si tout se passait bien et que le convoi ne faisait aucune rencontre fâcheuse. Même si on avait avec nous, les Veilleurs qui étaient pour la plupart des guerriers expérimentés et deux dragonniers ! Deux amis à Idielle si j'avais bien compris les propos de ma jeune amie. Mais je n'en avais vu qu'un de ses dragonniers manger avec nous lors des déjeuners et diner. Et ce dernier n'était bavard qu'avec Idielle... J'avais bien tenté de le questionner quant à sa guilde et la voie qu'il suivait, mais il avait éludé ma question comme si je ne l'avais pas posé. Au final je fus celui questionné.
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Cependant, c'est mon tour de plonge... Avec le passage du premier escalier je me farcis le double que je fais habituellement.

HRP: C'est un RP que j'avais commencé pour les traits créatifs de 2011. Donc, il se déroule plus tôt dans l'histoire d'Atsami comme vous avez pu le constater.
Dragon brume
 Elyra 
 Le 20/08/2015 à 10:05:33 
Très joliment écrit.
Dragon blanc
 Le 23/08/2015 à 18:54:03 
Jour 5 : Anarya de la première semaine de Súlimë, an 7.

Nous voici à la fin de 5e jour. Cette journée s'est heureusement passée sans incident grave, la bonne humeur est donc présente. Idielle a décidé d'arrêter le convois aux abords d'un petit village de paysans, dans une vaste clairière. J'aurais pensé que les wagons seraient plus en sécurité au sein du village même, mais Avine m'a rétorqué que serait impoli d'abuser de la gentillesse des villageois. Et puis cela nous permettait de repartir plus rapidement. Mais cela ne voulait pas dire qu'on n'y faisait pas affaire. En effet, à notre arrivé, plusieurs personnes se sont détachées du groupe afin de vendre quelques marchandises aux villageois et acheter des spécialités locales. D'ailleurs, la majorité de ces personnes sont des membres de la Guilde des Marchands ! Chose que j'ai appris grâce au calme de cette journée.

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En plein milieu de la journée, du moins à ce qu'il me semblait, le convois s'arrêta juste à côté d'un large point d'eau bordé par une forêt éparse. Tandis que je prenais place sur une souche d'arbre en attendant ma ration de la journée, j'observais le paysage qui s'étalait devant moi avec émerveillement. En effet, le lac en face de moi était formé par l'écoulement d'une cascade. Celle ci provenait d'une cavité du plafond. Et tout autour, de minces filets d'eau s'écoulaient de la même manière que la cascade. Cependant, pas assez grands pour former leurs propres lacs, il y avait à la place des carrés de verdures et des arbres. Les rayons de lumières qui perçaient le plafond ajoutaient une touche céleste à cette peinture.

« Fascinant, n'est ce pas ? » dit une voix provenant de derrière. Je me retournai sur un vieil homme au visage doux. Il me sourit et s'assit sur un rondin proche de ma souche. « Mais lorsqu'on y réfléchit c'est logique. » Il regardait le plafond en disant cela. « Là haut, il y a aussi des lacs, des rivières et j'en passe. Alors de la même façon que la lumière arrive jusqu'à nous ici, l'eau fait son chemin afin d'approvisionner les sous-sol d'Atsami. »

Il me regarda à nouveau et eu bientôt l'air confus. Il me tendit une main tachée d'encre, ou plutôt imprégnée d'encre. « Mais où sont mes manières ? L'âge ne me réussit pas, avec le temps, j'oublie les usages. Je me présente, Banvar, meneur de la Guilde des Explorateurs. Et vous jeune homme ? »

Ma mine s'éclaira à la mention du mot « guilde » et j'oubliai presque sa question : « Je me nomme Siegfried DeRefras. Si vous êtes dans une guilde, ça veut dire que vous avez un dragon ?
- Hahaha ! Malheureusement non. Je n'aime pas particulièrement ces bestioles, plus loin elles sont, mieux je me porte. Bien qu'elles nous serviraient bien pour nos voyages d'exploration. Mais je ne peux pas te blâmer d'y avoir pensé. En Atsami, les guildes de dragonniers sont beaucoup plus répandues et puissantes. Celles ci se battent pour le pouvoir, la richesse ou encore un simple but tel que d'aider son prochain. Cependant, ma description est assez réducteur car il peut y avoir autant de buts qu'il y a de guildes et c'est bien sur le point commun qu'elles ont avec les guildes sans dragons. Au final, que cela soit avec ou sans dragons, nous nous associons tous afin de marcher vers un but commun. »

Tout en acquiesçant, je me fis une note mentale afin de me rappeler de retranscrire tout ça dans mon journal. Les récits des aventures des guildes atsamiennes avaient bercés mon enfance et lorsque arrivait le moment de la pause dans mon institut et qu'on s'amusait avec mes camarades, je m'imaginais être l'un de ces chefs de guilde, fort, sage et bienveillant qui menait ma guilde à la victoire lors d'une bataille décisive.

Je fut tiré de mes pensées par Avine qui me tendait une gamelle remplie de purée accompagné d'un bout de dino roti. Avec un large sourire, elle tendit le même plat à Banvar, puis s'assit en tailleur en face de nous pour déguster sa portion. Nous restâmes ainsi en silence pendant un instant. Puis je le brisai.
« Et quel est le but de votre guilde ? » Banvar se lécha les doigts et répondit : « Explorer Atsami par dis ! Chaque recoin, chaque petit trou. Nous souhaitons cartographier chacun des sous-sols et créer des routes sûres et praticables afin d'améliorer les déplacements du peuple Atsamien. Ça nous rapporte des pièces d'or et ça nous permet de voyager à travers tout Atsami pour découvrir les richesses qu'elle renferme. Tel que le paysage devant nous.
- Mais, pourquoi le faire avec la Caravane d'Idielle ? M'enquis-je.
- C'est notre première expédition dans les sous-sols, alors on le fait de la manière la plus sûre qu'il soit. Ensuite avec les cartes et les informations que nous aurons recueillit, nous pourrons commencer la véritable expédition. »

Avine s'inséra dans la conversation, guillerette d'apporter sa pierre à l'édifice :
« Les Explorateurs ne sont pas la seule guilde qui fait ce voyage avec nous ! Il y a aussi la guilde des marchands menés par Tarafa qui est là bas ! » Elle pointa du doigt un homme rondouillard à la peau basanée qui était entouré par une troupe hétéroclite, mais tous vêtus de vêtements hauts en couleurs. « Eux aussi c'est leur première fois !
- Haha, comme le dit la ptiote Avine. Nous sommes nombreux à avoir vu la Caravane d'Idielle comme un vent de bonne fortune. Depuis les grandes migrations qui ont peuplés les sous sol d'Atsami, rares sont les personnes sans dragon qui ose s'y aventurer. S'ils le font, ils ne dépassent pas le deuxième sous-terrain ou ils payent très cher les services d'une guilde pour les escorter. Maintenant, grâce à Idielle et selon la volonté du Père-de-Tous, nous pourrons enfin redonner leurs jambes aux peuplades d'Atsami, même si ça nous prendra un certain temps. »

Je buvais les paroles de Banvar comme je le ferais pour de l'hydromel. C'était fascinant. Je savais que seuls les plus aventureux se risquaient à ce voyage, mais je ne me doutais pas d'un tel engouement pour les entrailles d'Atsami.
Le vieil explorateur s'abreuva du cidre qu'il venait de se servir et regarda au loin rêveur. Je suivis son regard et compris qu'il regardait Idielle qui prenait sa pause et se restaurait avec les autres caravaniers, riant de bon cœur lorsqu'une boutade était lancée.

« Quelle femme cette Idielle. Il est difficile à croire qu'elle ait monté seule cette expédition.
- Vous avez dit qu'avec ce convoi c'était le moyen le plus sûr de traverser les sous-sol, mais... A cause de toutes ces caravanes nous sommes lents et visibles pour toutes les créatures peuplant les sous-sols. Et puis, même avec les Veilleurs, face aux dragons ne serions sans défense... » Au fur à mesure des mots qui sortaient de ma bouche, je réalisais le danger dans lequel on était tous.
« Bien sur, un tel périple possède sa part de danger.
- Allez, on se met en route ! Tous en avant ! Cria un homme au centre du campement.
- Rassure toi mon cher Siegfried. Cette caravane a plus d'un tour dans son sac. » Sur ces mot, Banvar me laissa et retourna à son propre wagon. Je me fis moi même tracter par Avine.
___________________________________________

Je n'ai pas pu finir ma conversation avec Banvar, j'ai bien essayé de le trouver après le souper, mais il était en train de converser avec ses compagnons de guilde. Leur univers avait l'air beaucoup trop différent du mien. Je suis donc allé retrouver Avine. C'est avec énormément de doute que je vais me coucher ce soir.
Dragon brume
 Le 23/08/2015 à 22:49:41 
Plop !
Dragon blanc
 Le 25/08/2015 à 14:35:01 
Jour 7 : Aldúya de la première semaine de Súlimë an 7

Voilà une semaine que j'ai tout quitté pour partir à l'aventure avec la Caravane d'Idielle. Et ça fait donc deux semaines que j'ai quitté mon institut (enfin, ce serait plus correcte de dire que j'ai « fuis » mon institut). Mes parents doivent maintenant avoir reçu une lettre cachetée de mon institut les informant de ma disparition. J'ai la chair de poule rien qu'en pensant à la réaction de mon père. Ma mère sera sûrement plus compréhensive, mais très inquiète quant à ma localisation. Ce qui est tout à fait normal, je n'ai que 15 cycles et je n'ai jamais appris à survivre dans la nature. Mais je vais leur prouver que je suis capable de bien plus que de rester sur les bancs d'une salle de classe à écouter de vieux ermites déblatérer sur l'histoire Atsamienne, rêvant d'avoir été un acteur des grands événements. C'est pas en restant perché dans leur château qu'ils pourront y participer. Et ça je l'ai compris très tôt. Je veux faire parti de cette histoire ! Je veux y apposer ma marque comme toutes ces grandes personnes ! Je ne sais pas encore comment, mais ce qui est sûre ce que je n'abandonnerai pas.
Sur une autre note, je suis en ce moment dans la caravane de Ma'vina et je regarde le paysage du premier sous-sol défiler devant mes yeux. Chose que je trouve assez étrange est que nous n'avons rencontré aucune créatures hostiles jusqu'à maintenant. Je me questionne donc sur l'hostilité des entrailles d'Atsami. C'est très loin de mes a priori. … Avine qui lit au dessus de mon épaule vient de m'expliquer que « c'est Eleon, l'un des dragonniers qui fait que nous ne rencontrons rien sur notre passage en allant trèèès loin en avant ». C'est donc un éclaireur. Je vois. Ce qui expliquerait les quelques carcasses laissé dans les fourrés ça et là. Ça n'explique toujours pas où est ce deuxième dragonnier et Avine ne sait pas non plus. Peut être devrais-je demander à Banvar. Il semble toujours avoir les réponses à mes questions.


***


Une note juste avant de dormir. Il s'est passé quelque chose de passionnant ce soir ! De dangereux aussi. C'est qu'elle faisait très peur. Comment s'appelle-t-elle déjà ?.. Hmm... Ah ! Níniel ! C'est ça.
_____________________________________

Lorsque le convois arriva à sa dernière étape de la journée, je me débarrassai très vite de mon travail de commis afin de rejoindre Banvar. Les caravaniers étaient réunis en petits groupes chacun autour de son propre feu. Et aujourd'hui comme chaque soir depuis le début de l'expédition, c'était la fête, la musique battait son plein et la bière coulait à flot. Rejoindre la caravane du vieil explorateur était une chose difficile dans cette tumulte. Alors que j'arrivais au but, je vis une lumière qui s'éloignait du campement. Je ne sais pas ce qui se passa dans ma tête, mais je décidai de la suivre. La lumière pénétra l'obscurité de la forêt et je bondis pour ne pas la perdre de vue. Encore une fois, je ne sais pas ce qui me pris de suivre cette personne alors que moi-même je ne possédais aucun moyen de voir dans ces ténèbres. L'adrénaline avait pris le dessus et je continuai de suivre la flamme de la torche en veillant à bien me cacher derrière les arbres. Au bout d'un moment, j'étais assez prêt pour distinguer la porteur de la torche. C'était une jeune femme, assez grande, les cheveux tressés et blancs. A la lueur de la torche, je pouvais aussi apercevoir l'éclat métallique de plusieurs lames. Je ne l'avais jamais vu dans le camp, que cherchait-elle dans la forêt ?

Je me fis soudainement surprendre par une branche qui craqua derrière mon dos, suivie d'un feulement. Mon sang ne fit qu'un tour, mais j'étais tétanisé par la peur. Je savais ce qu'il y avait derrière et je suppliais mes jambes de bouger. Tout se passa en un clin d’œil. Alors que je sentais le souffle chaud du lion contre mon cou, un projectile fusa à quelques millimètre de ma joue pour aller se ficher en plein milieu du crâne de l'animal. Je tombai en avant sur les mains, heureux d'avoir survécu.

« Qui es tu ? Et tu as dix secondes pour me donner une bonne raison de ne pas te faire subir le même sort que cette bête derrière toi. »

La femme me regardait avec un regard glacial. Ça se voyait qu'elle ne riait aucunement et qu'elle était prête à m'exécuter sur le champ. J'essayai de me relever, mais mes jambes tremblaient trop.

« Parle morveux ! » Elle le dit en dégainant son épée bâtarde.
« Níniel. Tu l'accables tellement qu'il n'arrive pas à répondre. » Idielle se rapprocha pour m'aider à me relever, sous l'oeil désapprobateur de celle qui se dénommait Níniel.
« Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler ainsi Idielle. » Il me sembla qu'elle accentua son nom, ce qui à nouveau sembla agacer la chef de convois, même si c'était de manière imperceptible. « Et toi, tu pourrais m'appeler mère ou maman pour changer. Même si j'ai une petite préférence pour mère. »

Mère et fille ?! Je pensai sur le moment qu'elles ne se ressemblaient pas du tout. Níniel avait les cheveux blancs et la peau brune, tandis que sa mère avait une chevelure de jais, le regard bleu profond et une peau très blanche. Bon, elles avaient quelques traits similaires, mais en tout cas, c'était sûre qu'elle ne tenait pas de sa mère. Je n'aurais jamais deviné leur lien de filiation.

Soudain, l'attitude d'Idielle changea, elle tendit l'oreille comme pour écouter les bruits de la forêt et se faisant, elle leva la main pour refréner la dénommée Níniel de dire un mot de plus.
« Il y a un dragonnier pas loin. Níniel, rejoint Agrawàng et va t'en occuper. Tu me feras ton rapport plus tard.
- Et celui là, tu en fais quoi ? Dit-elle en me pointant de sa lame.
- C'est un simple caravanier qui a laissé sa curiosité avoir le meilleur de lui. Maintenant va, et rappelle toi..
- Je sais, je sais. Je fais ça loin du convois. Mais que feriez vous sans moi, mère ? » Dit elle en singeant une révérence. Sur ces mots, elle sauta dans un arbre avec l'agilité d'un félin et disparue dans l'obscurité. Quant à Idielle, elle eut un soupir et rapporta son attention sur moi. Tant mieux, je ne savais plus où me mettre.
« Tu t'appelles Siegfried, si je ne me trompe pas ?
- C'est correct, Dame Idielle... Pardonnez moi ! Je n'avais aucune mauvaise intention en la suivant.
- Je m'en doute bien. Ne t'en soucis pas plus. Cependant, à l'avenir j'ose espérer que tu feras des choix plus sages. » Me conseilla-t-elle en regardant le cadavre du lion qui avait faillit séparer ma tête de mon corps. J'eus des frissons et hochai de la tête.
« Bien. Dit elle en me souriant (et quel sourire!). Retournons au campement, demain nous passerons les escaliers donc nous aurons besoin de toutes nos forces. »

Elle me guida d'une main dans la pénombre de la forêt. Fait étrange, elle n'avait pas besoin de lumière pour se déplacer. Alors que de mon côté, je peinais à rester sur mes jambes.
_______________________________

Bon. Pour l'aventure on repassera. En tout cas, sur le chemin du retour elle s'excusa pour le traitement que j'avais reçu de Níniel. Elle m'a assuré que sa fille était une personne foncièrement gentille, juste un peu renfrognée. Par elle, j'ai également appris que c'était elle le deuxième dragonnier, elle fait des rondes autour du convois afin de repérer d'éventuels dragons hostiles et s'en occupe. La raison pour laquelle on ne l'a voit jamais lors des arrêts du convois est qu'elle préfère la solitude à la camaraderie. Maintenant je comprends un peu mieux. Et je me dis que finalement, ce convois est plus sûr que je ne le pensais. Je vais pouvoir dormir sereinement, ou peut être pas. Des images d'Idielle me souriant tournent dans ma tête... (Tout de même, je pense qu'il y a énormément de mystère autour d'elle. Elle semble être une personne ouverte, qui parle aisément, mais il y a tout de même un part d'ombre. Peut-être suis-je juste fatigué.)
Dragon loup
 Le 25/08/2015 à 19:48:32 
plop!
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