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 Ev-Dragon >> Forum >> Histoire du Jeu en Temps Réel ! >> Le petit ange d'Urcendia

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Dragon bleu
 Le 03/04/2011 à 18:08:12 
[HRP] Avant de commencer, sachez que vous pouvez tous participer à cette histoire, à la condition d'en faire une demande sur ma fp.
Je me réserve le droit de demander rectification ou suppression d'un message qui ne conviendra pas au bon déroulement de l'histoire.
Le but de ce topic est d’introduire un nouveau personnage qui sera dirigé par moi, aussi, si vous voulez faire intervenir l’un des personnages en question, merci de m’en parler au préalable afin de voir si les réactions collent aux personnalités respectives des personnages. En cas de doute, n’hésitez pas à me contacter sur ma fp ou sur le tchate.
Bonne lecture. [/HRP]

***



Dans la Salle Commune, lorsque chacun des paladins eut prêté serment, Missy attendit. L’attente était longue, trop longue au goût de la scribe nouvellement promue, pourtant patiente de nature. Le silence était pesant, comme sa cape gorgée d’eau. Ses bottes, détrempées et poisseuses de boue, avaient gelé ses pieds et ses orteils, transis de froid, ne répondaient plus.

Avec l’agilité et surtout la discrétion acquises grâce à sa vie dans la forêt mais aussi grâce à la Voie Sombre, la ménestrelle se coula hors des murs de la Salle Commune. Telle un félin, elle descendit les marches et sortit du bâtiment. Même dehors, elle étouffait.

« Il faut que je sorte… » se murmura-t-elle à part soi.

Elle n’avait jamais ressenti ce sentiment d’oppression en-deçà des murs d’Urcendia. La ménestrelle avait besoin d’air frais, mais, plus que tout, elle avait besoin d’étoiles. Il y avait de cela des années, sa grand-mère lui avait dit que, quelle que soit la réponse qu’elle cherchait, elle la trouverait dans les étoiles. Aujourd’hui, Missy elle-même ne savait pas quelle réponse elle cherchait. En traversant la cité, la jeune femme se demanda ce qu’elle désirait réellement. Etait-elle satisfaite de sa vie paladine ? Dans l’ensemble, oui. N’était que Missyeliott lui manquait. Et que son cœur était vide. Mâchonnant sans relâche ces pensées sombres comme on mâche un morceau de vieux pain, la ménestrelle rejoignit sa chambre à l’auberge. Elle y prit le temps de se changer, revêtant sa tenue de chasse : une cote de coton blanc et des chausses de laine marron. Le voyage promettait d’être long et glacial, c’est pourquoi Missy prit le temps de prendre ses gants de cuir. La barde mit sa chambre dans un joyeux fouillis : elle fourra dans son sac à dos des couvertures, ses vêtements de scène, une petite collection de fioles rouges et bleues ainsi que ses instruments, consciencieusement rangés dans leurs étuis de peau et de bois.

Missy boucla sa ceinture et vérifia que son escarcelle était lestée d’assez d’herbes et de pièces d’or. Elle accrocha la dague paladine dans son fourreau à son baudrier. Finalement, avant de passer la porte, elle se ravisa et prit son briquet à amadou et quelques bougies qu’elle rangea dans une poche latérale de son sac à dos. Elle se désolait de devoir recourir à un briquet mais elle n’avait pas le choix depuis que Missyeliott ne sortait plus des deux derniers souterrains.

En partant, la gérante s’assura que la porte de la taverne était de nouveau ouverte et prit le temps de raviver le foyer de la salle principale. En passant le seuil, elle accrocha un message écrit à la va-vite sur la porte :

« Je pars à la Surface. Ne m’en voulez pas, je reviens vite. J’ai simplement besoin d’étoiles. Ne détruisez pas la taverne, surtout !
Votre plume écarlate. »


Elle ajusta son sac à dos sur ses épaules puis s’emmitoufla dans sa cape encore trempée. Lestée de son paquetage, elle quitta Urcendia et son ciel artificiel chargé à grands pas. Les portes de la ville s’ouvrirent sans difficulté sur la forêt adjacente. Même si la présence des arbres rassurait la jeune femme, elle étouffait toujours autant, car le ciel artificiel, si crédible soit-il, ne reflétait en rien la vérité des Cieux.

Elle dépassa la forêt en marchant d’un bon pas. Quand elle dépassa le rayon d’action d’Unyviel, le domaine des morts lui parut encore plus hostile et plus étouffant. Missy décida de se mettre à courir. Elle évita avec agilité les monstres et autres pierres qui se dressaient sur son chemin. La vitesse la grisait et lui faisait oublier peu à peu sa sensation d’étouffement.

Chaque foulée la rapprochait de la Surface, aussi ne s’arrêta-t-elle que pour boire quelques gorgées d’eau ou d’élixirs afin de reprendre des forces rapidement.

Sa réserve s’amenuisait et Missy, elle, s’épuisait. Cependant, son esprit et son cœur n’en démordaient pas. Elle ne trouverait jamais le repos tant qu’elle n’aurait pas vu les astres de la nuit. La ménestrelle ralentit la cadence afin de se ménager mais ne cessa de marcher. Son cerveau fonctionnait à toute allure : « Quelle réponse trouverait-elle dans les étoiles ? »

Après de longues heures de traversée, la jeune femme sentit enfin le froid et le vent l’envelopper et s’insinuer dans les pans de sa cape. Vivifiée par la fraîcheur environnante, Missy y gagna un regain d’énergie et se hâta sur les derniers mètres.

« Enfin ! » soupira-t-elle ravie.

La jeune femme leva les yeux au ciel et contempla les étoiles, mélancolique. Le froid pénétra ses vêtements, sa peau et ses os. Elle s’approcha d’un arbre sous lequel elle installa une couverture. Elle s’y assit et sortit sa lyre. Après l’avoir accordée, la ménestrelle se mit à jouer sa « Ballade aux étoiles » qu’elle avait composée il y avait des années.

Un bruit étrange brisa la mélodie de sa lyre et Missy tourna la tête vers sa source.

« Mais qu’est-ce que… ? »
Dragon blanc
 Le 08/04/2011 à 16:25:24 
*se demande qui est ce petit ange*
Dragon bleu
 Le 09/04/2011 à 13:39:48 
.
La ménestrelle posa sa lyre sur son sac à dos puis se leva, allant à la rencontre de cette source bruyante. Le bruit qui l’avait troublée venait d’une petite fille qui ne devait pas avoir plus de six ans courant dans sa direction. Derrière elle, un homme au regard mauvais marchait péniblement. Il avait dû abuser de la générosité d’un tavernier environnant, ainsi que de ses tonneaux de vin. Missy ralentit la marche en voyant la petite se hâter vers elle. A la lumière d’une fenêtre, la jeune femme découvrit que la gamine ne portait qu’une robe déchirée. Nul manteau ne couvrait ses épaules, nulle écharpe n’entourait son cou. Ses lèvres bleuies et ses tremblements trahissaient le froid qui s’immisçait dans son corps tout entier.

Missy ouvrit les pans de sa mante et la fillette s’y blottit. Elle tremblait contre ses jambes. De peur ou de froid ? La jeune femme ne le sut qu’une fois l’homme arrivé à sa hauteur. Son haleine empestait l’alcool bon marché, la peau de son visage ne devait pas avoir vu de rasoir depuis des années et ses vêtements, usés jusqu’à la trame, révélaient l’absence de femme dans la vie de cet homme.

« Pousse-toi ! grogna-t-il.
- En quel honneur ? demanda Missy, la tête relevée défiant l’homme du regard pourtant plus grand qu’elle.
- C’est ma fille ! » rugit l’homme.

Missy, sous sa cape, posa une main sur l’épaule de la gamine. Elle consulta son regard terrifié.

« Tu veux aller avec ton papa ? » interrogea-t-elle de sa voix douce.

La petite secoua la tête négativement.

« HARMONY ! aboya son père. Tu rentres avec moi ! »

Cette dernière phrase s’acheva sur un regard mauvais qui en disait long sur ses intentions une fois la porte du foyer fermée.

« Monsieur, je vous propose de m’occuper de votre fille le temps de la nuit. Et vous viendrez la rechercher demain, au matin. Je vais descendre à « La fleur chantante », un peu plus bas. Qu’en dites-vous ?
- NAN ! C’est ma fille, elle rentre avec moi ! »


L’homme attrapa la fillette par l’épaule et la traîna ensuite par les cheveux. Malgré son trop plein d’alcool, il avait des jambes bien plus longues que celles de Harmony qui devait courir derrière pour tenter de le suivre. Elle pleurait de douleur, et criait de terreur. Missy se demandait quoi faire quand elle vit une plaque de verglas faire son œuvre. L’homme, trop occupé à agonir sa fille d’injures, n’avait pas vu la glace qui s’était formée au sol. Il glissa lamentablement à terre. La gamine en profita pour s’échapper et courir vers la jeune barde qui l’accueillit dans ses bras.

« Reviens espèce de bonne à rien ! » hurla le père.

Missysvenja s’approcha de l’homme gisant à terre. Il ne trouvait même pas assez de force ni d’équilibre pour se relever. Peu importait le nombre d’essais, il retombait toujours lamentablement au sol. La jeune barde, la fillette dans les bras, ne se baissa même pas pour lui parler.

« Monsieur, je vous prie de ne plus jamais vous adresser à Harmony dorénavant, dit-elle d’un ton menaçant.
- RENDEZ-MOI MA FILLE ! Qui va me faire à manger ? Qui va faire le ménage ? hurla-t-il toujours à terre.
- Je l’ignore, monsieur, mais ce n’est pas ce que doit faire une enfant comme Harmony. A son âge, on doit jouer, s’amuser, sans craindre les coups de son propre père. On doit pouvoir vivre dignement avec de quoi se nourrir et de quoi de vêtir. »

Sur ces paroles, Harmony toujours dans ses bras, Missy reprit son sac à dos et gagna l’auberge de « La fleur chantante ». Dans la salle commune, elle déposa la fillette auprès de la cheminée et lui posa sa cape sur les épaules afin de la réchauffer. Au comptoir, elle commanda deux tisanes de verveine afin de les calmer. Elle promit au gérant de chanter une fois que la petite serait réchauffée. Il accepta et Missy regagna le fauteuil dans lequel s’était blottie Harmony, après s’être changée dans une petite pièce que lui avait désignée le tavernier. Elle s’assit auprès d’elle. La petite posa sa tête sur son épaule et souffla sur sa tisane.

« Tu veux une chanson, ma chérie ? » demanda la paladine d’une voix douce.

La petite acquiesça de la tête et Missy sortit sa lyre de son sac à dos. Elle commença par une mélodie douce puis se mit à chanter. Les têtes des clients se tournèrent vers la jeune femme. Sa robe bleue était reconnaissable entre toutes et quiconque arpentait Atsami il y a quelques années se souvenait des demoiselles chantantes. Elle chanta une douce berceuse pour calmer la petite. Harmony finit sa tisane et posa sa tasse à terre. A nouveau, elle se blottit contre la chanteuse.

« Tes yeux sont bien fatigués
De dessiner des bateaux,
Des rivières et des oiseaux
Sur l’horizon du papier.

Mais la nuit quand tu dormiras
Un bateau viendra te chercher
Les oiseaux chanteront pour toi
Sur une plage ensoleillée.

Une étoile va fleurir,
Dans le grand jardin du soir.
Il fait déjà presque noir…
Petit ange, il faut dormir.

Tes deux pieds n’en peuvent plus
De se frayer un chemin
Dans la cour et dans la rue
Où tu t’amuses si bien

Mais la nuit quand tu dormiras,
Les nuages t’emporteront
Visiter ce que tu voudras
Avec deux ailes à tes talons.

Une étoile va fleurir,
Dans le grand jardin du soir.
Il fait déjà presque noir…
Petit ange, il faut dormir.

Tes yeux cachent leur soleil
Sous tes paupières en satin
Le vieux marchand de sommeil
Vient te prendre par la main.

Mais la nuit quand tu dormiras
Tes jouets danseront sans bruit
Et les rêves que tu feras
T’emmèneront loin de ton lit

Une étoile va fleurir,
Dans le grand jardin du soir.
Il fait déjà presque noir…
Petit ange, il faut dormir. »


La respiration calmée de la petite fille trahissait son sommeil profond. Missy lui jeta un regard affectueux : Sous la mante de la barde, Harmony semblait si fragile mais si apaisée que la jeune femme ne put s’empêcher de sourire. Elle avait accroché la robe de la chanteuse de son petit poing. Missy caressa les cheveux de la gamine en souriant.

« On dirait bien que vous avez reçu un don des dieux, mademoiselle, sourit le tavernier depuis son comptoir.
- On dirait, souffla Missy. Mais j’aimerais qu’elle retrouve sa mère… »
.
Dragon noir MODO
 Nisnor 
 Le 10/04/2011 à 15:30:47 
next?
Dragon noir
 Le 09/05/2011 à 18:46:27 
Aparemment c'était un jour de marché. Lequel? Elle ne saurait le dire,depuis longtemps le temps avait perdu tout emprise sur elle. Elle essayait en vain de se faufiler à travers cette foule monstre,cette guerrière solitaire n'avait pas
l'habitude de se sentir étouffée par la présence des Hommes. Les enfants bousculaient le monde entier sur leur passage,leurs rires résonnaient et dominaient les altercations des maraîchers,poissoniers,bouchers, qui tentaient en vain de vendre leurs produits à une population de plus en plus appauvrie. Un sourire attendri étira ses lèvres à la vue d'un bambin se faisant disputer par sa mère. La sienne n'était plus là pour lui montrer son amour..non,elle n'avait jamais été là.Un pincement au coeur la surpris.

-Eh ma vieille c'est pas le moment de donner dans d'la mélancolie inutile tu n'crois pas ?

Ah,tiens donc,Sitia à peine réveillée commençait déjà par la rabrouer. Sa voix aux résonnances douces , lègerement rocailleuses,contrastaient avec son ton faussement autoritaire .

-Oui,oui je sais..dit-elle en soupirant,bon,déguste ton p'tit dino et dépêche toi de remuer ciel et terre pour dénicher missyelliot d'accord ? Il saura forcemment où se trouve sa maîtresse,moi je vais interroger deux-trois badeaux afin d'en tirer quelconque renseignement!

-Ne sois pas trop dure avec eux..

En temps normal Darkarya aurait bien déniché des répliques cinglantes,aurait usé de sa bonne répartie, mais l'heure n'y était pas. Elle s'inquiètait pour Missysvenja,la gérante et barde de la taverne d'Urcendia,la plume écarlate des paladins of darkness,sa famille.Lors de son dernier passage il y a peu,la taverne était vide,plus de de Missy,fini les petites décoctions à base de plantes,les rires à tout va.Seul un petit mot de la gérante trônait là,indiquant son besoin de s'aérer la tête. Mais alors pourquoi s'inquiètait elle autant ? Pourquoi avait elle un mauvais pressentiment? L'intuition que la ménestrelle avait besoin de ses amis plus que jamais? Elle était pourtant habituée aux escapades de son amie !
Ses oreilles bourdonnaient,l'effluve de la viande séchée et du poisson frais retournaient son estomac végétarien,le soleil cognait violemment sur la cape en fin velour rouge et noir qui revêtait ses membres,elle ne souhaitait pas se faire reconnaître par un quelconque ennemi,pas en ce moment. Il y avait plus urgent à faire.Des gongs magistraux retentissaient sous son crâne,elle se sentait mal,très mal.

-Eh mademoiselle ou monsieur..l'étrange personne vêtue d'une cape par cette chaleur étouffante ! Oui, vous là! l'apostropha l'inconnu

Au bord du malaise celle-ci fit volte face pour mieux dévisager l'homme qui l'abordait,qu'avait elle encore fait? Elle n'y voyait plus clair dans tout cet amas de couleurs,ce foisonnement de bruit,de vie,d'odeur,elle quia avait choisi une vie paisible et sa famille des Paladins of Darkness suffisait amplemment à combler sa solitude.

-Excusez moi,qu'y a t-il?

-Comment osez vous me le demander? Je venais dans cette allée avec ma cargaison de fruits chargée dans les bras,et vous me rentrez dedans comme je ne sais quoi ! La moindre des choses mademoiselle,la moindre des choses , serait de vous excuser,doublement maintenant, à cause de votre impertinence ! tonna-t-il avec un fort accent de campagne chargé de mépris.

Le sang commençait à affluer jusqu'aux joues de la jeune guerrière. Comment cela s'appellait déjà? Ce mot qu'elle avait banni de son vocabulaire depuis fort longtemps ? Qui lui laissait un goût amer dans la bouche ? Ah oui..le self control. Un sourire ironique barra son visage tandis qu'un rire jaune éclatait sous son crâne. Malgrè elle,son corps se tendit,ses pieds pivotèrent pour faire face à l'ennemi , ses doigts descendirent imperceptiblement vers le paumeau de son arme. L'instinct l'emportait souvent sur sa raison.Si ce rustre continuait,il n'avait que très peu de chance de s'en sortir vivant, ou entier pour le moins.

Et toi tu auras très peu de chance de retrouver Missy une fois emprisonnée dans une geôle tu ne crois pas? lui chantonna la voix amusée de sa dragonne

-Veuillez accepter mes plus humbles excuses..

Tout en fulminant,grommelant,pestant,Darka' se baissa en une sorte de courbette ridicule vers ce grossier personnage.

-Hum,pas b'soin d'en faire autant jeune fille ...humaine... ou bien...?

-Mieux vaut s'abstenir de me poser des questions dont les réponses pourraient vous déplaire,ne croyez vous pas?


Les personnes qui vivent dans une campagne profonde en souvent des esprits aussi étriqués que leurs hameaux avait elle entendu dire,depuis elle décidait
de suivre ce conseil avec prudence. Alors qu'elle s'apprêtait à lui tourner le dos et de poursuivre son bout de chemin elle fit volte face et le hâla :

-Eh ! Eh ! Excusez moi! Désolée de vous déranger une seconde fois mais avez vous une jeune barde ? Accompagnée d'une lyre dans le dos?

-Hum.. il y en a plein par ici,mais j'crois pas non!


Ces paroles percutèrent le coeur de la jeune elfe. Elles se mirent à circuler dans son veines,son corps,son esprit tel un poison infâme. Les larmes lui montèrent aux yeux,son poul s'accéléra,sa gorge se serrait comme une corde au cou. Non il ne fallait pas pleurer,ne pas être faible,ne pas renoncer à la moindre difficulté. Mais elle avait placé tant d'espoir en ce village,qui était dans la continuité des pistes indiquées par les populations des villages précédents.

Toutes les larmes ne sont pas un mal,jeune elfe,tout dépend pour quelle cause elles sont versées...

Darkarya releva péniblement la tête..Qui donc avait su lire en elle ?
Un vieillard mystérieux vêtu de haillons en lambeaux, la fixait avec intensité et lui fit signe de le suivre.Avec ses yeux rouges et bouffis,son teint probablement couleur craie,encore plus pale que d'habitude,elle se savait incapable de tirer un raisonnement correct en cet état. Elle-même ne savait plus où ses pas l'avaient guidée.Ils passèrent par des ruelles tortueuses,au gravier bosselé,usé par les roues des charettes,les jeux d'enfants et le temps. La démarche de ce drôle de bonhomme osciaillait entre deux âges. Il boitait de la jambe droite tout en faisant preuve d'une extrême vigueur pour un homme dans la fleur de l'âge.Ils étaient à présent arrivés sur le pavillon d'un abris de fortune bancal. La lueur dans les yeux du vieillard n'avait plus rien de bienveillante,au contraire celle-ci était malsaine,emplie d'avidité et de perversité.
Darkarya recula d'un pas incertain,dégaina son arme. Mais cette assurance apparente ne le tromperait pas,elle le savait. Les paumes de ses mains commençait à devenir moites sous l'effet de la tension qui se propageait peu à peu dans l'air. Sa réalité se résumait à présent au filet de sueur qui prenait source le long de ses tempes,son coeur battait à une allure et de temps à autre,semblait s'arrêter pour mieux repartir. Incapable d'avoir une pensée rationnelle,tous ses sens étaient en aguets face au danger qui la manaçait...

-Allons,allons,tu es ridicule,que pourrait un humble vieillard contre une guerrière acquérie?

Des paroles voulues rassurantes,cependant la jeune elfe ne baissa pas sa garde. Oh que non,elle avait déjà vécu bien des choses depuis sa venue en atsami et elle savait reconnaître le danger quand il était là.

-Faisons fi d'aimabilité inutile et fausse, vieillard,que me veux tu ?

L'homme la fixa un instant avant d'éclater d'un rire sinistre

-Je sais ce que tu cherches,je t'ai entendue..la cachette d'une certaine barde c'est bien ça ? Si c'est une étrangère je peux te dire où et quand elle est arrivée..

Un sourire sournois,qui laissait afficher des dents carriées et décalées barrait son visage aux multiples imperfections.

Il dit la vérité se dit Darkarya en sondant ses yeux..mais comment peut-il savoir..voir une ménestrelle à travers une foule si dense relève presque de l'impossible..

-Combien en veux tu ?

Il répondit en détachant chaque syllabe :

-Tren-te piè-ces d'or

-Pardon? Crois tu que je dispose d'une telle sur moi ?


Elle sursauta,se surpris elle-même,venait elle vraiment de tutoyer un vieillard ? Elle sut que sa patience avait atteind ses limites.Il n'y avait plus de temps à perdre,chaque seconde passée l'éloignait de son but. Elle fondit sur lui,plaqua la lame de son sabre contre la gorge du vieillard,un mince filet de sang s'écoula . Bon. Au moins il est mortel.

-Ecoutez moi attentivement,je n'ai plus de temps à perdre avec vos inepties,je n'ai aucune idée de qui vous êtes et je m'en moque éperdumment,j'aurai bien le temps de m'en préoccuper par la suite,en attendant je vous donne 10 pièces d'or c'est à prendre ou à laisser. Réfléchissez bien avant de me répondre,je n'ai pas précisé ce que vous aller perdre dans ce marché. lui susurra-t-elle ,entre ses dents, à l'oreille , d'un ton lourd de sous entendus.

-Ecou..te..lâche..moi ..peux pu..respirer...

La jeune fille impitoyable raffermit sa prise.

-Vole..nord...homme...ptite fi..lle..auberge..fleur. dit-il d'une vois étranglée avant de s'écrouler le long du mur.

Vole? Etait-il au courant de la présence de sa dragonne? La gurrière hésita.. Ce vieillard après tout,n'était qu'un homme parmi tant d'autres,pourquoi le croire différent ? Elle déposa néanmoins la bourse de 10 pièces d'or aux pieds du corps sans vie. Il n'y avait plus une minute à perdre à présent.

-Sitia ? Je me dirige vers la sortie de la ville,attends moi au tournant du chemin menant à la fôret,je t'y rejoinds d'ici 10 minutes!

Tout en galopant pour atteindre la sortie au plus vite,elle s'aperçut que son ton s'était fait impérieux et se promit de se rattraper auprès de sa protégée par la suite. Enfin,elle atteignit le lieu du rendez vous,elle se précipita et monta sur le dos de sa dragonne prise dans son élan.

-Bon,alors les instructions..Chef?

-Eh c'est bon sac à patate,pas besoin de me charger,si tu savais seulement toutes les péripéties qu'il m'a fallu subir pour obtenir des renseignements ! Bon,mets les pleines voiles vers le nord et trouve moi une auberge dont le nom contient un "fleur" !

-Dis moi juste..ta source elle est fiable..non?

-Comment oses tu en douter?
s'empourpra Darka' puis elle grommela plus bas "p'tet que voui p'tet que non ! Le seul indice que j'peux te donner c'est que les hommes m'étonneront toujours!"

Cette complicité rendait chaque jour Darkarya plus heureuse,depuis sa rencontre avec Sitia elle ne se sentait jamais seule ou presque.. Ces chamailleries digne d'un vieux couple étaient sans cesse accompagnée d'une joie de vivre teinte d'éclats de rire et de liberté. Si on ne pouvait modifier son passé au moins faut il embellir son présent afin de mieux choisir son avenir.Après maintes heures à guetter la terre,l'elfe aux yeux perçants vis enfin une auberge
correspondant aux indications récquisitionnées.
Avec une allégresse digne d'une enfant en bas d'âge elle se mit à trépigner tant bien que mal sur le dos d'une dragonne mécontente,enfoncant,sans y prêter attention,ses talons dans les flans de Sitia..

-Là! Là! Amorce la descente !

-Oooh oui! Et crois moi ! J'vais t'en amorcer un belle de descente moi ! Tu t'en souviendras,ça j'peux t'le dire !

-Mais..mais...mais..

-T'veux qu'j't'apprenne à parler maintenant ? Si c'est pas malheureux ça!

-T'es diabolique,si tu penses qu'j'suis pas au courant de ton ptit plaisir sadique à chaque décollage et atterissage,tu t'trompes!

-Aahahahaa ça te branche ?

-J'aime ton humour particulièrement...pitoyable.


La seule réponse fut une bourrasque de vent,une descente vitesse grand V suivie d'un haut le coeur. La jeune elfe perdait ses airs fiers durant ces courts moments qu'étaient l'atterrissage et le décollage. Elle eut à peine conscience du sol sous ses pieds et tituba avant de s'écrouler dans l'herbe. Prise d'une panique soudaine sa dragonne se sentie coupable du malaise de sa maîtresse..Et si elle ne se relevait jamais ? Elle se dirigea vers l'auberge avec sa masse draconnesque,son poids lourd et ses pattes puissantes qui faisaient trembler la terre sous ses pas . Alors qu'elle s'apprêtait à toquer à la porte à l'aide de ses griffes,le tavernier de l'auberge "la fleur chantante"déboulla à toute allure,allarmé par ce vacarme qu'il croyait être un tremblement de terre.
Il commençat par marmonner dans sa barbe "mais qu'est-ce que.." puis aperçut le corps fébrile de Darkarya parcourut de tremblements et tonna "Vite,vite,des bras d'hommes pour aider cette jeune fille inconsciente!!"

Missy,effrayée,avait crû au début à l'attaque du père,peut etre avait-il finalement réussit à la suivre,peut-être était-il vraiment décidé à récupérer son enfant. Elle parut sur le seuil de la porte,regardant avec stupeur les hommes porter son amie vers la salle commune.

Sitia quant à elle,ne s'inquiètait plus tant que ça,savait que son amie serait bientôt sur pied,peut-être même que d'ici deux bonnes heures de repos celle-ci serait denouveau d'attaque pour la taquiner!
Eh bien,c'est ce qui s'appelle une entrée fracassante pensa-t-elle en rigolant sous cape..
Dragon bleu
 Le 14/05/2011 à 19:24:20 
.
Le fracas au-dehors réveilla Harmony en sursaut. Missy la prit dans ses bras et, contrairement à l’aubergiste et aux clients, resta dans l’établissement. Elle recula même au fond de la salle commune, dans un coin plus sombre que les autres. Avec des paroles apaisantes à l’intention de la petite fille, la ménestrelle tentait de la rassurer autant qu’elle-même.

« C’est mon papa, assura la petite Harmony, serrant toujours la cape de Missy dans son poing. Il vient me chercher.
- Je ne le laisserai pas t’emmener,
promit la jeune femme en resserrant son étreinte.
- C’est promis ? demanda la gamine d’une voix peu assurée.
- C’est promis. »

Curieusement, aucune bagarre n’éclatait dehors, aucun éclat de rire ne parvenait de l’extérieur, simplement un remue-ménage couvert par une voix d’homme.

« Transportez-la à l’intérieur ! »

La ? Missy était au moins rassurée : ce n’était pas le père d’Harmony. Cette dernière l’avait compris aussi. La curiosité les prenant toutes les deux, elles se rapprochèrent de la porte. Une jeune femme… Non, une jeune elfe était portée par deux hommes à l’intérieur.

« Darka ! » s’exclama Missy en la reconnaissant quasi immédiatement.

Elle accourut près de son amie que ses porteurs déposaient sur un fauteuil près de la cheminée. Plus pâle que la mort elle-même, Darkarya était inconsciente. Avec un calme apporté par les années d’expérience, Missy demanda de l’eau fraîche, un linge ainsi qu’une tasse d’eau bouillante.

« Harmony, ma puce, tu veux bien m’aider ? Va voir dehors si tu ne vois pas une dragonne argentée, s’il te plaît. Si tu la vois, demande-lui ce qu’il s’est passé. Elle s’appelle Sitia. »

La petite, du haut de ses cinq ou six ans, prit un air sérieux, fière qu’on lui donne une mission et partit l’accomplir. Pas question de décevoir la seule personne qui semblait réellement l’aimer !

L’aubergiste apporta ce que la ménestrelle avait demandé. Après avoir posé le linge humide d’eau fraîche sur le front de Darkarya, Missy ouvrit l’escarcelle accrochée à sa ceinture et en sortit un petit sachet d’étoffe fermé par un cordon. Il était brodé d’une feuille de sauge. La barde en tira trois pincées d’une poudre vert foncé qu’elle jeta dans la tasse. Elle remua à l’aide d’une tige en métal qu’elle avait elle aussi extraite de son escarcelle. Alors qu’elle soufflait dessus pour la faire refroidir, Harmony reparut près d’elle. Aussi discrète qu’un petit chat, elle fit sursauter légèrement Missy.

« Ma chérie, je ne t’avais pas entendue.
- C’est normal, je n’ai pas fait de bruit,
dit-elle en souriant.
- Vu sous cet angle, cela paraît évident. Alors, dis-moi, tu as vu Sitia ?
- Oui. Elle m’a dit que Darka n’était qu’une petite elfe faible qui perdait connaissance à l’atterrissage. »


La paladine reconnaissait bien là la langue de Sitia, aussi acérée que ses crocs. Elle soupira de soulagement que ce ne fut qu’un vertige. D’ailleurs, l’elfe ouvrait péniblement les yeux.

« Mi… Missy ? » articula-t-elle difficilement.
La jeune femme se rapprocha d’elle, l’incitant au silence en lui portant la tasse aux lèvres.

« Méfie-toi, c’est chaud. Mais c’est de la sauge, ça te fera du bien. Un petit tonique qui ne te fera certainement aucun mal.
- Elle a raison,
approuva Harmony qui s’assit en face de Darkarya. T’as pas l’air très en forme ! »

Missy éclata de rire tout en aidant Darka à boire. La foule de clients se massait peu à peu autour de l’elfe qui ne semblait pas du tout à l’aise.

« Mais poussez-vous ! Il faut qu’elle se repose, vous la paniquez ! »

Harmony s’était levée et, les poings sur les hanches, telle une maîtresse de maison miniature, défiait tous les clients du regard. Amusés par la petite, ils s’égaillèrent de part et d’autre de la salle, retournant à leurs tables, que ce soit pour finir leurs chopes ou leur partie de cartes.

« Eh bien, eh bien, Harmony, tu ferais une chef de guilde respectée ! sourit Missy.
- Tu crois ?
- Bien sûr. Et je suis sûre que tu serais heureuse de rencontrer ma chef à moi.
- Comment elle s’appelle ?
- Lycinia. Elle est très jolie… Et très forte. Et c’est une amie fidèle.
- T’as raison. J’aimerais bien la rencontrer. »


La ménestrelle lui sourit plus largement encore, fût-ce seulement possible ? Elle déposa un baiser sur le front de la petite avant de s’asseoir en tailleur. Darkarya tenait la tasse fermement des deux mains, sans doute afin de ne pas trembler. Harmony s’installa sur les genoux de la barde en blottissant sa tête contre son épaule. Son pouce droit trouva immédiatement le chemin de sa bouche et, la voyant ainsi assise, Missy en fut toute attendrie. Malgré toutes ses blessures et son enfance complètement détruite, elle savait s’en remettre à son statut de petite fille.

« Qu’est-ce que tu fais là ? demanda la scribe paladine à Darkarya quand elle eut fini sa tisane.
- Un pressentiment ?
- Quel genre de pressentiment ?
- Ton départ m’a semblé trop précipité. Et je me fie toujours à mon instinct. Je me suis dit que tu aurais besoin plus que jamais de tes amis, de ta famille. »


Missy eut un pincement au cœur en entendant le mot "famille". Elle savait celle d’Harmony détruite. Pourtant, la jeune femme ne désespérait pas de retrouver sa mère.

« Tu as probablement raison, j’ai besoin de ma famille… pour retrouver la sienne. »

Un court instant, Missy repensa à ses propres parents qui avaient disparu le jour de ses six ans. Bientôt quinze ans avaient passés et cette absence pesait toujours sur son cœur. Le temps effaçait bien des blessures, il aidait même à en faire disparaître certaines, mais la douleur de la privation d’un être cher et aimé jamais ne quitte un cœur déchiré.

« Darka, reprit la ménestrelle sérieusement, est-ce que tu m’offrirais ton aide ? Je n’ai pas grand-chose à t’offrir en retour si ce n’est mon amitié et consommations à l’œil toute ta vie. »

Avec un grand sourire, Darkarya plongea son regard dans celui de Missy.

« Tu pourras toujours compter sur moi. Que veux-tu que je fasse ?
- Je connais ton… talent pour obtenir des informations. Je vais me mettre à la recherche de la maman d’Harmony. »


Darka coula un regard attendri à la gamine qui s’était endormie. Rien de bien étonnant vu l’heure qu’il était.

« Raconte-moi l’histoire depuis le début. Je serais plus à-même de t’aider. »

Missy lui conta alors sa soirée, sa rencontre avec Harmony et son père. Elle lui parla aussi du sourire de la petite quand elle lui parlait et du sérieux qu’elle pouvait montrer. Elle lui dit aussi les tressaillements de la fillette quand elle lui posait une main sur l’épaule.

« Cette gamine, ça fait des années qu’elle est battue par son père. J’en suis certaine. Et à voir sa tête, cet homme ne doit pas avoir de femme dans sa vie. Donc je me demande où est rendue cette personne qui l’a mise au monde et qui devrait l’aimer plus que n’importe qui d’autre, qui devrait donner sa vie pour elle afin qu’elle ne souffre pas des coups de son géniteur…
- As-tu pensé… As-tu imaginé qu’elle pouvait être morte ?
- Oui. Et je t’avoue que c’est l’option que je … préférerais. C’est atroce de dire les choses ainsi, mais je préférerais savoir sa mère morte, cela signifierait que, si elle ne fait rien pour sa fille, c’est parce qu’elle n’a pas le choix.
- Le père de la petite ne veut peut-être plus qu’elle s’approche d’elle,
suggéra Darka à mi-voix.
- J’y ai songé aussi. Cependant, si j’étais à sa place, je ferais tout pour pouvoir revoir ma fille, peu importe qui m’en empêcherait. »

Une espèce de douleur voila brièvement le regard des deux amies qui, sans mot dire, ressentaient une douleur similaire à celle que la petite Harmony devait ressentir.
.
Dragon glace
 Tor 
 Le 24/05/2011 à 00:02:38 
plop !!!
Dragon noir
 Le 18/06/2011 à 21:17:30 
Alors que le jour commençait à se coucher Darkarya réfléchissait aux paroles de Missy tout en dégustant une deuxième infusion à la sauge. Une flopée de questions envahissait,assaillait son esprit sans relâche,toutes plus compliquées les unes que les autres. La petite avait concquis le coeur de Missy,le regard de la ménestrelle s'éclairait d'une tendresse infinie chaque fois qu'il se posait sur la gamine. Peut-être allait elle réussir à cueillir le sien,si ce n'était pas déjà fait... Non,impossible,l'elfe s'était juré depuis longtemps de ne jamais avoir d'enfant. Une boule se forma dans sa gorge,les battements de son coeur frappaient sa poitrine. Elle déglutit péniblement et tourna le visage vers Harmony,pensive.

Comment peut-on traiter de la sorte une fillette si...si..pure? Mature ? Respirant la joie de vivre ? Et puis même,un être humain ?

Ses yeux s'attardèrent un instant de trop sur les traces tantôt violacées tantôt bleutées qui marquaient de part et d'autre le corps de la gamine. Leurs vues lui étaient insupportables,elle tourna subitement la tête,prise d'un haut-le-coeur. Ces marques résonnaient en elle comme le symbole du désamour de l'humanité,désamour de l'amour même,désamour d'un père envers sa fille.

C'est déjà un miracle si la folie de son géniteur ne l'a pas contaminée songea la guerrière avec amertume. Je me demande comment elle fait..

Une admiration sans borne pour la petite monta en elle. Elle l'aiderait,oh que oui,quitte à y perdre sa propre vie. Ses mains se resserraient avec force autour de sa tasse,telles des griffes.Elle sentit le sang affluer à son visage,une fureur folle faisait bruit en elle. Elle ne put réprimer les larmes de rage qui coulaient à flot le long de ses joues. Son corps entier était secoué de sanglots violents,ses mains ,qui avaient lachées la tasse dont le contenu se répandait sur le fauteuil, aggripaient avec hargne son bas à la limite de la déchirure. La voix douce de Missy qui s'était assoupie en contemplant sa protégée, la sortie de sa torpeur :

-Chuut,là,tout va bien.. Que se passe-t-il ?

Darkarya hoquetait et respirait à grande peine,incapable d'articuler le moindre mot,le souffle coupé par la vague de haine qui la traversait.

-Calme-toi murmura la ménestrelle à son oreille d'une voix apaisante

Deux longues plus tard l'elfe s'éveilla.Des personnes causaient fort autour d'elle,l'odeur d'infusion se mélangeait à celle de la bière. Au loin elle percevait un rire d'enfant,le rire d'Harmony. Missy discutait avec le gérant de l'auberge qui avait accepté de les accueillir jusqu'à nouvel ordre.

-Nous ne vous en remercierons jamais assez !! approuvait avec ferveur la jeune tavernière

L'elfe essayait tant bien que mal de se lever,des cloches sonnaient sous son crâne.

-Darka ! Darka ! l'interpella une voix chantante

Elle se retourna et aperçut un petit bout de femme qui la contemplait tout sourire,les joues roses,le souffle court. Harmony sortit sa main droite de son dos et lui tendis une fleur ...

-Tiens,c'pour toi !

-M..mmerci.. bredouilla Darkarya,confuse par tant de gentillesse.

Deux minutes plus tard elle se précipita en trombe vers Missy :

-Je pars de suite à la recherche de la mère de cette petite ! Je pense réinterroger le vieux fou qui m'a conduite ici,je ne sais si je l'ai laissé pour mort. Quant à toi veille bien sur elle,d'après ce que tu m'as raconté cet homme violent serait prêt à tout pour arriver à ses fins !

Sans plus attendre elle déposa à la hâte un bisou sur la joue de son amie et sortit précipitamment de l'auberge,bousculant les ivrognes et braves gens autour d'elle.

-Scusez vous,poussez moi,scusez vous poussez moi !lançait la guerrière à la cantonnade

Enfin arrivée dehors elle se rua sur Sitia !

-Allez ma grosse ! Debout !

La ménestrelle,un bras autour des épaules d'Harmony,regardait son amie disparaître au loin depuis le seuil de la porte.

-Sois prudente surtout.. dit-elle tout bas avant de s'effacer dans l'ombre de l'auberge.

Dragon bleu
 Le 21/07/2012 à 13:06:33 
.
Missy conduisit Harmony à l'intérieur de l'auberge. Elles montèrent ensemble dans leur chambre pour que la jeune femme fasse la toilette de sa protégée. Avec douceur, elle retira la robe de la gamine et découvrit avec un hoquet d'horreur ce que le morceau d'étoffe cachait à la vue de tous. Des hématomes couraient le long de ce petit corps frêle, certains jaunâtres d'autres violacés, témoignages d'une violence sans égale.

Missy passa un linge mouillé sur la peau d'Harmony en prenant garde de ne pas trop appuyer. La petite grimaça mais ne broncha pas. La ménestrelle lava aussi ses cheveux de feu, coupés de manière si anarchique que cela lui fit mal au coeur.

Assise sur le lit, Harmony souriait en sentant les mains de la jeune femme sur son corps. Ces mains étaient pleines d'une douceur qu'elle n'avait jamais ressentie auparavant. Elle sentit Missy lui apposer une crème à l'odeur bizarre sur le dos.

- C'est un onguent qui devrait un peu soulager la douleur.

L'explication la convint mais cela ne l'empêcha pas de froncer le nez.

- Bon, maintenant, on va s'occuper de ta robe ! chantonna Missy.

A chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, Harmony avait l'impression qu'elle chantait. Peut-être que c'était ses intonations, peut-être que c'était juste le timbre de sa voix... En tout cas, c'était très agréable à écouter.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda la petite, un sourcil relevé.
- Eh bien tu ne vas pas te balader avec une robe trouée alors qu'on est en plein hiver ! On va aller chez le tailleur et on te prendra aussi un manteau et des chaussures.

La paladine vit les pupilles de sa protégée briller comme jamais. Bien qu'elle ne dît rien, on sentait qu'elle apprécierait ces vêtements comme une autre apprécierait une poupée.

***

Harmony dans les bras, bien emmitouflées dans la mante de la ménestrelle, Missy ouvrit la porte du tailleur du village. Les mannequins de tissu de la vitrine vantaient un travail simple ou sophistiqué, selon les besoins des clients. Des étoffes de toutes les couleurs et de toutes les textures charmaient le regard de quiconque passait la porte. Au fond de la boutique, à côté du comptoir, un petit marchepied était entouré de trois grands miroirs, attendant le bon vouloir des clients. Deux fauteuils probablement très confortables quoiqu'élimés par le temps encerclait une table basse.

- Bonjours damoiselles ! lança une voix masculine dont l'origine resta inconnue.
- Euh... bonjour...

Le tailleur passa la tête par-dessus le comptoir.

- Veuillez m'excuser, asseyez-vous, je vous prie. Je m'occupe de vous tout de suite.

Missy et Harmony s'assirent et attendirent en regardant tout autour d'elles, émerveillées toutes deux.

- Que puis-je pour vous ? demanda aimablement le tailleur en s'approchant.
- J'aimerais que vous confectionniez une robe ainsi qu'un manteau pour cette jeune demoiselle. sourit Missy.
- Bien, damoiselle, si vous voulez prendre place sur le marchepied, je vais vous mesurer.

Harmony se laissa faire. Elle se sentait comme une princesse à qui on va confectionner une robe de bal.

- Vous avez une préférence en ce qui concerne le tissu ? demanda-t-il à Missy sans la regarder, trop occupé qu'il était.
- J'aimerais qu'elle puisse être à l'aise dans la robe, qu'elle puisse jouer, courir, tomber. Pourquoi pas en dabiky. Malgré tout, j'aimerais qu'elle lui plaise, donc pour la couleur, c'est à elle de choisir. Quant au manteau, eh bien, je pensais à une doublure de futaine et de la laine bouillie.

Au départ, Missy pensait à de la fourrure de loup mais compte tenu du passé d'Harmony, elle doutait que la fillette accepte de porter la fourrure d'un animal qu'on avait dû dépecer pour elle.

- Alors ma petite demoiselle, quelles couleurs vous conviendraient ?
- Du bleu pour la robe et du bleu plus foncé pour le manteau,
répondit-elle sans hésitation.
- Tu ne veux pas du vert comme les autres ? Ou bien une couleur plus vive comme du orange ? demanda Missy surprise.
- Non, je veux être comme toi, souffla Harmony en baissant un peu la tête.
- Va pour du bleu ! s'exclama le tailleur, coupant court à une trop forte émotion. ous pourrez repasser dans deux jours, tout sera prêt. En attendant, prenez cette cape. Elle sera peut-être un peu grande pour vous, gente damoiselle, mais elle vous couvrira le temps que j'ai fini.

Harmony passa la cape vert bouteille sur ses épaule, l'attacha et mit la capuche sur sa tête.

- Je vous remercie Maître tailleur, dit la petite en s'inclinant. J'en prendrai bien soin.
- Merci à vous d'êtres passées dans ma boutique !


Missy reprit la petite dans ses bras pour lui éviter de marcher sur le sol froid et elles sortirent de l'échoppe pour se rendre chez le cordonnier dont la boutique se situait de l'autre côté de la rue.

- Mesdemoiselles, bienvenue. En quoi puis-je vous aider ?
- Nous aimerions des bottes pour la demoiselle ici présente,
expliqua Missy. Des bottes en cuir avec une semelle relativement épaisse et deux boucles de fermeture.
- Je viens de terminer une série, vous plairait-il de la voir, gente damoiselle ?


Harmony opina du chef. La botte était en cuir retourné et non en cuir lisse comme le voulait Missy mais la semelle était de bonne facture et c'est ce qui comptait le plus à ses yeux, elle ne voulait pas que la fillette se blesse à cause d'un caillou qui aurait traversé la semelle ou pire...

- Qu'en dis-tu ?
- Je les trouve très jolies ! Messire cordonnier, puis-je les essayer, s'il vous plaît ?


Le maître chausseur lui désigna un petit tabouret et lui tendit les deux bottes. Voyant un sourire apparaître sur les lèvres de la gamine, Missy sut qu'il ne faudrait pas chercher plus loin.

- Elles te vont ?
- Comme des gants !
- Combien vous dois-je, Maître ?
- Vingt pièces d'or gente dame.


Missy régla et, Harmony sur les talons, sortit de la boutique pour retourner à l'auberge. Main dans la main, elle remontait la Grand-Rue en direction de "La fleur chantante" mais s'arrêtèrent à quelques aunes de l'entrée. Un raffut de tous les diables provenait de l'établissement. Enserrant la fillette dans sa propre cape, Missy a fit reculer sous une porte cochère, attendant de voir ce qui se passait.

- OU EST-ELLE ? vociféra une voix qui fit trembler Harmony

S'ensuivit un fracas de meuble cassé puis un cri de rage. L'aubergiste avait empoigné le père d'Harmony et le mettait dehors proprement.

- Elle n'est pas ici, mais je vous prierai de ne pas remettre les pieds dans mon établissement messire.
- La gourgandine a dit qu'elle descendait ici !
s'énerva le père.

Missy s'empourpra sous le coup de l'insulte. Passant sa capuche sur sa tête, elle attendit la suite.

- Dégagez où j'appelle la garde pour destruction de biens.

Grommelant dans sa barbe le père s'éloigna de la taverne. Se retournant un dernière fois, il lança au tenancier :

- Et moi j'appellerai la garde pour enlèvement d'enfant. Harmony est ma fille et je suis le seul parent qui lui reste ! Cette coureuse n'a aucun droit sur elle, sa mère n'est plus de ce monde, je suis tout ce qu'il reste à cette gosse.

Harmony restait stoïque et Missy fit un effort considérable pour ne pas se mettre à pleurer.

- C'est bon, il est parti, chuchota la petite. Mais on ne peut pas embêter cet homme... Il risque de perdre sa taverne...
- Tu as raison.


Résolue à protéger la petite quoiqu'il arrive, Missy parcourut la distance qui les séparait de l'établissement et, laissant Harmony boire un thé chaud au coin du feu, s'entretint avec le tenancier.

- Je vous remercie pour ce que vous avez fait pour elle...
- C'est normal. Cet homme est le mal incarné, il fallait protéger la petite.
- Et je dois vous protéger, vous. Nous resterons encore deux jours le temps que le tailleurs ait fini ses vêtements puis nous partirons. Vous ajouterez à notre note la table cassé et le tonneau brisé.
- Non, je ne pe...
- Ecoutez-moi. Vous avez fait le bien, vous avez protégé une innocente au mépris de votre bien et peut-être de votre vie. Cette innocente, c'est moi qui vous l'ai amenée, c'est moi qui vous ai fait courir ce risque, c'est donc à moi de réparer.
- Comme vous voudrez, damoiselle...
- Missysvenja Hónya.
- Voilà un nom que je n'oublierai pas de sitôt...


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Dragon blanc
 Le 21/07/2012 à 18:36:52 
Plop. -contente de lire la suite-
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